Archive for the ‘COURRIER DES LECTEURS’ Category
[article d’archive] LA SANCH : un photo-reportage du Studio multimedia de Blog-Cabestany datant de 2017 !
18 avril 2025[archives du 22 aout 2019] Le « Bataillon Catalan » ou une histoire de la France Libre…. à Cabestany !
22 août 202475ème anniversaire de la Libération de la France
Insigne du 24ème R.I.C.
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A la demande de plusieurs de nos internautes, nous avons « ressorti » un article que nous avions déjà mis en ligne, il y a quelques années. Mais plus que jamais d’actualité.
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Richard, Historien avait écrit :
LE RECIT
« Aux lendemains de la libération de notre ville de Perpignan, les 19 et 20 août 1944, il y est formé un bataillon de volontaires, venant de couches sociales et d’horizons les plus divers, anciens militaires, résistants, militants de divers mouvements, mais la plupart viennent à peine d’atteindre l’âge de porter les armes. (et pour certains sans doute pas encore mais personne n’a envie de le vérifier et ils ont tellement d’ardeur)
Tous ces Catalans ne veulent qu’une chose : participer à la victoire finale.
Ils sont envoyés, car on leur dit que cela leur servira en même temps d’entraînement, surveiller la frontière espagnole au dessus de Montlouis. Mais on n’a pas d’armes à leur confier. Et ils courent après les chèvres pour faire de l’exercice. Ils ont l’impression qu’on a pas besoin d’eux ou qu’on ne sait quoi en faire. Certains songent même à rentrer à la maison. Quelques uns le feront.
Tout le monde prédisait la fin de la guerre pour la fin de l’année 1944, mais les nazis défendent leur sol avec acharnement. Début 1945, le bataillon rejoint le théâtre des opérations dans le nord-est de la France, et il y participe activement à la libération de notre territoire sans se retrouver toutefois en première ligne.
En avril 1945, tout change : le bataillon est intégré à une unité de Français Libres qui se bat depuis 1940 et dont la plupart, des soldats de métier, ont l’expérience de durs combats en Syrie, en Libye, en Norvège. Beaucoup ont affronté les troupes d’élite de Rommel dans les sables de Tobrouk.
Il est assigné à cette unité composite, constituée pour l’occasion, la mission de réduire une poche allemande, une des toutes dernières sur le sol français, dans les alpes du sud à la frontière italienne au dessus de Nice. Le terrain est escarpé, encore en partie enneigé, et à plus de 1500 mètres d’altitude d’où ce choix d’intégrer des pyrénéens, auxquels on prête des qualités de montagnards – même s’ils sont Salanquais – au milieu de ces vétérans du désert. Au dire des Catalans, dans ce terrain pentu, même un mulet n’y serait pas monté. Les allemands sont retranchés dans plusieurs fortins ou casemates, avec vivres et munitions, et protégés par leurs murs de béton. Ils ont décidés de ne pas se rendre et de faire payer cher quiconque voudrait les déloger. En face d’eux, pour les Français, il n’y a nul monticule, ou rocher pour se protéger. Ils faut donner l’assaut, à découvert. Il faudra s’y reprendre à plusieurs fois, et principalement de nuit, les affrontements durant presque une semaine.
Les combats seront d’une rare violence, les pertes extrêmement lourdes – plusieurs centaines – dans les deux camps, avant que les français ne finissent par venir à bout des allemands. Ceux ci, des fanatiques qui quelques jours avant, défendaient une enclave en Italie du Nord et sont particulièrement aguerris, s’accrochent. Ils auront tenu leur dérisoire promesse. Les français auront payés un lourd tribut en attaquant – à découvert et sans armes lourdes – les bastions occupés par les nazis. Bien des Catalans ne reverront jamais Perpignan alors que dans moins d’un mois, les armes se seront tues définitivement, et qu’on dansera sur la place de Catalogne. Fallait il faire perdre à la vie à tant d’hommes pour écourter cette longue guerre de quelques jours ? Mais tout le monde était pressé d’en finir !
Il sera accordé au « Bataillon Catalan des Français Libres » une citation qui leur donnera le droit de porter le brassard à « croix de lorraine », en hommage à leur courage et à leur sacrifice.
Peu après la libération, le « Bataillon Catalan » sera dissous. Certains accepteront la proposition d’intégrer l’armée française, et s’y distingueront sous d’autres cieux. Mais la plupart de ces catalans préférera retourner s’occuper des vignes, et de retrouver une vie normale, en héros anonymes. De grands blessés, lourdement handicapés, ne reverront leurs terres du Roussillon qu’à la Noël 1945. Une compagnie du « Bataillon Catalan », qui faisait partie du « 24ème régiment d’Infanterie Coloniale » sera sélectionnée pour faire partie d’une revue militaire, à Paris, le 18 juin 1945. Les catalans auront l’insigne honneur de défiler devant le Général de Gaulle avec d’autres troupes dont la particularité était de s’être vaillamment comportées
Rares, sont sans doute, ceux du « Bataillon Catalan » a être encore parmi nous, mais avons une pensée pour eux, et pour leurs camarades disparus en avril 45, ou depuis.
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Blog-Cabestany : Richard, l’auteur de ce texte, nous avait précisé avoir fait un travail de recherche minutieux, en dehors des livres d’histoire classiques, en passant plusieurs semaines dans des Centres d’Archives un peu partout en France mais plus particulièrement auprès du CAPM (Centre des Archives du Personnel Militaire) à Pau. Lors de la première parution de cet article nous avions eu le témoignage d’enfants de ces héros pour nous remercier de les sortir de l’oubli. Si certains veulent nous envoyer d’autres témoignages, nous les en remercions par avance. HONNEUR A NOS AINES !
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[archive du 14 aout 2019] Il y a 75 ans, les « Pieds Noirs » débarquent en Provence pour libérer le sol national ! écrivait Georges à Blog-Cabestany.
14 août 2024Courrier des lecteurs
Un article déjà publié en 2019 mais effacé depuis, et ressorti de nos archives….
Georges, un « Pied-Noir » de nos amis se souvenait du Débarquement de Provence », le 15 aout 1944. Et nous profitions de l’occasion pour dire que nous n’avions pas oublié notre tant regretté ami, Lucien Garcia, à Cabestany. Et qu’il nous manque beaucoup, pour son amitié, sa gentillesse, et il savait si bien raconter les histoires… l’Histoire.
Georges nous écrivait ce jour de 2019 :
« Il était prévu que les débarquements en Normandie et en Provence soient simultanés. Mais on manquait de matériel et les bateaux ou péniches de débarquement utilisés le 6 juin en Normandie seront réacheminés en Afrique du Nord et en Italie pour préparer ce second débarquement qui ne sera prêt qu’à la mi-aout 1944.
Si en Normandie, début juin, les Français étaient très minoritaires, cette fois ci, ils composeront un peu plus de la moitié des effectifs. Métropolitains, Corses, Pieds-Noirs, Antillais, Réunionnais, Calédos, Maghrébins. Les « Pieds-Noirs » sont en très grand nombre, engagés souvent à moins de 18 ans, et certains ont déjà combattu en Libye, en Italie, avant de toucher le sol métropolitain, la plupart pour la toute première fois. Mais il y a également des Sénégalais, Ivoiriens, Malgaches, Vietnamiens et tous ceux qui viennent de ce que l’on appelle encore l’Empire Colonial de la France. Et beaucoup de Syriens qui, en 1944, considèrent la France comme leur seconde patrie et vont donner leur sang pour cette terre qu’ils n’ont jamais visitée. C’est ce rapport avec la Syrie qu’on semble avoir oublié aujourd’hui. Plus tard, dans les années 70, toutes les jeunes filles à Damas sont en mini-jupe et on y parle partout le français. Et ce coin de Syrie que je visite, planté d’arbres fruitiers et de fleurs est le Jardin d’Eden. Dès 1943, la Syrie aura été la plateforme de départ des Français Libres où les peuples Syriens, Libanais, Jordaniens, Égyptiens, quels que soient l’avis de leurs dirigeants, étaient des amis indéfectibles du peuple de France.
Alors que plusieurs milliers de soldats ont été parachutés dans la nuit, dans l’arrière-pays, et cherchent leur chemin, en ce 15 septembre 1944, à l’aube, sur les côtes Varoises, ils sont près de 10 000 à se ruer sur les plages sous le feu Allemand. Les défenses ne sont pas partout de la même efficacité que ce qu’on a connu en Normandie. Certaines plages sont prises sans coup férir et sans tirer un coup de feu. Sur d’autres, on va se battre au corps à corps. Les alliés seront 100 000 à débarquer le premier jour, une fois les plages prises, puis près d’un million en quelques semaines. Des Américains, des Canadiens, des Britanniques, des Australiens, mais on ne doit pas oublier la part prise par les Français et plus encore par les « Pieds-Noirs », en ce 15 aout 1944, débarqués avec la première vague ! Les premiers à fouler le sol national !
Ce sont plusieurs de mes propres copains, Oranais, qui se placent parmi les volontaires pour partir à l’escalade du Cap Nègre. Sans doute n’avais je pas leur courage si je suis encore là pour en parler ! Ils grimpent à mains nues, s’accrochent aux rochers, et ils vont escalader les 100 mètres de cette falaise abrupte avec comme objectif de détruire une batterie allemande que l’on croit se trouver là. Les allemands leur tirent dessus, leur balancent des grenades, mais leur sacrifice n’aura pas été vain. Cela crée une diversion qui permet à d’autres troupes amies arrivées par derrière de prendre l’ennemi en tenaille. J’irai fleurir la tombe, en Algérie, de deux de ces copains qui n’auront foulé le sol de la métropole que quelques heures. Les dernières de leur vie. Je le ferai, chaque année, jusqu’en 1962 ….. Morts pour la France !
Ce débarquement permettra de libérer rapidement Marseille, Toulon, avant que les armées remontent vers Lyon. »
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Patrick Sperring