« KENTOC’H MERVEL EGET EM ZAOTRA » ou le 18 juin 1940 sur l’Ile de Sein

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courrier des lecteurs – liberté d’expression – Cercle gaulliste de réflexion politique et sociale – 18 juin 2020 –

 

« kentoc’h mervel eget em zaotra »

Que les puristes nous pardonnent quelque liberté avec la syntaxe de la langue bretonne qui est plutôt parlée qu’écrite. Avec ses variantes entre Morbihan et Finistère Nord.

On vous livre une sentence qu’on entend encore plusieurs fois par jour chez les toujours bretonnants et qui signifie, plus littérairement que littéralement : « plutôt périr que vivre sans honneur ». Une devise, anonyme,  qui vient du fond des âges, reprise par les habitants de l’Ile de Sein qui rejoindront Londres et le Général de Gaulle en juin 1940, sans que l’on sache vraiment combien avaient entendu son appel. Un marin pêcheur, en mer, non loin des côtes anglaises, avait capté le message et à peine revenu dans son île n’avait eu aucun mal à rallier tous les hommes – soutenus par leurs femmes – à  la cause de ce qui s’appellera à partir de ce jour là : « La France Libre ».

Ils étaient un peu moins de 150 hommes. Le plus jeune avouant 16 ans mais n’en ayant pas 14 et il était accompagné de son grand père plus que  septuagénaire. Ils se firent tous bénir par le recteur (prêtre) de la paroisse et ils appareillèrent sur plusieurs chalutiers à la marée montante pour aller mouiller dans un port anglais.  Le Général de Gaulle les passera en revue et serrera la main de chacun.  

Ces hommes s’engageront dans les Forces Armées Britanniques, dans les Forces Française Libres (terrestres) en Afrique du Nord ou dans les Forces Navales Françaises Libres : certains dans les rares sous-marins battants pavillon Français et ayant eu le panache de fuir la France quand les autres bâtiments obéissant à Vichy finiront plus tard par se saborder dans le déshonneur et la honte alors qu’ils auraient pu, cent fois, prendre la haute mer et se joindre à ceux qui avaient choisi le camp de la Liberté.  On doit – entre autres – à ces sous-mariniers l’amorce d’une opération qui se traduira par  la Libération de la Corse, le premier département de France libéré des Allemands et des Italiens qui n’avaient hélas pas choisi le bon camp. (Épopée du sous marin Casabianca)

Quelques uns de ces habitants de l’Ile de Sein débarqueront le 6 juin 1944 sur nos côtes normandes au sein du Commando Kieffer, d’autres passeront par la Sicile. Ces patriotes seront plus de  20%  à ne jamais revoir leur ile natale bretonne, la plupart ayant péri alors qu’ils n’avaient pas encore fêté leur 21ème anniversaire.

Après guerre, l’île de Sein recevra la Croix de la Libération, la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.


Merci à Tri Yann – O Breizh – Ma Bro

Avec le compagnonnage de nos amis du « Cercle Gaulliste de Réflexion Politique et Sociale » et du « Groupe Gaulliste Sceaux » (les gaullistes à Sceaux dans le département 92)

 

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