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Fabienne, on l’a rencontrée dimanche dernier, 13 janvier, sur le parking du Centre Culturel à Cabestany. Elle a accepté de nous parler. Pas tout de suite. A la condition qu’on ne la prenne pas en photo et qu’on ne donne pas son identité. Elle a fini pourtant par nous donner son « G.Mail ». Après avoir échangé plusieurs fois par mail avec elle durant la semaine on a pu la joindre sur son téléphone portable, ce matin dimanche. Elle était à son travail. Elle parcourt 50 kilomètres, aller et retour pour se rendre à son emploi. Avant, elle avait démissionné d’un travail agréable (mais pas davantage payé) dans l’Aude. Trop loin. La fatigue, la crainte d’arriver en retard. Je ne m’en sortais pas au niveau du carburant, des réparations, du péage, dit elle. Et je me suis retrouvée presque deux ans au chômage. J’ai heureusement pu récupérer une vieille bagnole que me prête ma voisine, une mamie qui ne conduit plus, pour retrouver du boulot. En attendant le métro ! (de l’humour ?).
Fabienne dit :
« Arrêtez de parler, s’il vous plait, vous les médias (on en fait partie ?), de Femmes de Gilets Jaunes ou même d’un mouvement de Femmes Gilets Jaunes. Nous sommes avant tout et tout simplement des Gilets Jaunes comme les autres, des « Gilets Jaunes Femmes » si ça vous fait plaisir. Dont acte.
Mais c’est vrai que nos maris, nos frères, nos cousins, et même nos fils sont plus à l’écoute des politiques que nous les femmes.
Notre mouvement est apolitique même si nous avons tous des convictions. Pour tout vous dire je n’ai jamais voté à Droite à l’époque où je me déplaçais encore aux urnes. Ce que je ne fais même plus depuis quelques années.
Il y a de la part de la Droite de la Droite une tentative de récupération politique qui n’est même pas dissimulée. C’est trop flagrant. Ils se foutent de nous.
Mais de la part de la Gauche de la Gauche c’est plus sournois. Il y a d’abord ces syndicalistes qui portent le gilet rouge dans la semaine mais qui le changent pour le gilet jaune le samedi et cela on n’en veut pas. Je suis moi même syndiquée et ne comprend pas que tous les syndicats ne soient pas capables de s’accorder le 1er mai. Que ce syndicat aille défiler, ailleurs qu’avec nous, avec ses gilets rouges, drapeaux et porte voix et ne se mélange pas avec nous. Mais pire, qu’ils ne se déguisent pas en jaune pour faire semblant de faire partie des nôtres ! On ne le supporte plus.
Et que dire de ces politiques, toujours à la Gauche de la Gauche, ou d’ailleurs, qui nous font des risettes. Qui nous prêtent des salles pour pouvoir nous réunir. Font semblants de nous soutenir avec des initiatives qu’on ne leur a pas demandées. Mais la seule chose qui les intéresse est de nous infiltrer et de récupérer des voix en prévision des municipales.
Il est quand même honteux, poursuit Fabienne, que ce soient des gens comme eux qui se précipitent pour répondre à un micro, en notre nom, lorsqu’on voit arriver les médias. Et qui vont jusqu’à raconter que nos réunions, comme celles de dimanche dernier à Cabestany, se terminent en fiasco. On a même entendu le mot : « chaos ». Alors que ce sont ces mêmes élus ou leurs hommes de paille qui ne cherchent qu’ à prendre le pouvoir sur nous. A nous infiltrer. Soi disant pour nous dire ce qu’on doit faire. C’est eux, et pas des gilets jaunes, qui ont saboté cette réunion pour pouvoir dire ensuite qu’on arrive pas à s’entendre. D’ailleurs, une fois ces perturbateurs sortis de la salle, la réunion s’est déroulée comme on l’avait programmée et pas du tout comme ils ont osé la raconter.
Et si j’ai un message à faire passer aux politiques, c’est qu’ils se méfient. Ce n’est pas parce qu’ils semblent nous soutenir, être gentils avec nous, qu’on est dupes. Pas plus à gauche qu’à Droite. Pour tout dire, qu’ils arrêtent de nous tourner autour avec leurs gros sabots. Ils nous indisposent. Et s’ils chargent trop la barque, on leur fera payer cher !
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La rédaction : Merci « Fabienne ». Votre message est passé. Et si d’autres ont un message à faire passer qu’ils nous contactent. Sans que pour autant on donne l’impression d’être ou non d’accord avec eux.
Nota : le texte de Fabienne, pris au téléphone, a été réécrit pas nous. Ponctué. On a essayé de gommer certaines attaques trop frontales sans la trahir. La colère peut être mauvaise conseillère. Et on lui a donc suggéré plus que conseillé de ne pas s’en prendre frontalement à un certain syndicat et à un certain Maire que l’on connaît bien. Et de toutes façons, on a soumis à Fabienne, la mouture définitive de notre texte avant de le mettre en ligne. Qu’elle nous a dit respecter sa pensée !!!
La rédaction : Quant à ce futur rond-point des Gilets Jaunes, il ne nous empêche nullement de dormir, comme on voudrait nous le faire dire. Ou attraper des boutons. Après tout, ce mouvement fera un jour partie de l’Histoire. Et vaut mieux un rond point des Gilets jaunes qu’un rond point Joseph Djougachvili » (Staline), car à Cabestany personne n’est dupe de cette « Hénaurme » récupération à un an des municipales. L’un d’entre vous allant jusqu’à écrire que pou un certain élu qui n’arrive pas à décrocher c’est une façon d’essayer de se remettre en selle lorsqu’on a du plomb dans l’aile !? « c’est lui qui le dit ». Nous on préfère dire que la ficelle est un peu trop grosse. Quant à cette ferronnerie d’art, destinée à ce rond-point, et Dieu sait qu’on aime tout ce qui touche à l’art, peinture, sculpture, musique, littérature,… il vaudrait mieux que ce soit du solide, du blindé, du lourd, lorsqu’on voit ce que trois pneus enflammés ont fait à ce sublissime cadran solaire de Rivesaltes. Ce qu’on désapprouve avec force. Qui nous a coûté son poids en or massif. De quoi enfiler un gilet ! Qui devrait bien intéresser un récupérateur de métaux pour trois fois rien ! Mais cela en vaut il davantage ?
Bon dimanche à tous !
20 novembre 2020 à 05:49 |
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